Education Canine Mios
Chloé BERRUYER
Education et comportement du chien


 

 

Aujourd’hui, beaucoup d’éducateurs canins se revendiquent d’une éducation bienveillante et respectueuse, et du titre de comportementaliste. En France, la profession n’est encadrée par aucun Ordre, ne nécessite aucun diplôme pour être exercée, et aucune formation n’est requise pour se prétendre comportementaliste non plus. Seule l’obtention de l’ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques) est obligatoire pour exercer.

 

L’éducation positive est tendance, certes, mais d’un autre côté personne ne fait le métier d’éducateur canin pour faire du mal aux chiens ; à partir de là, chacun pense proposer des stratégies qui améliorent le comportement de celui-ci et la relation qu’il entretient avec son humain, donc pense faire de l’éducation bienveillante.

 

Cependant, l’éducation dite « positive » est assez exigeante : les méthodes et les apprentissages proposés doivent être en renforcement positif (récompenser les bons comportements) et punition négative (retirer le bénéfice apporté par le comportement gênant). Elle exclut autant que possible le renforcement négatif (cesser d’exercer une contrainte lorsque le chien fait ce que l’on attend de lui) et totalement la punition positive (exercer de la violence sur le chien).

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Les mots utilisés n’ont pas un sens moral, en termes de bien et de mal, mais un sens pratique : Renforcement signifie que le comportement s’intensifie, et punition qu’il diminue ;

Positif signifie que l’on ajoute quelque chose, et négatif que l’on retire quelque chose.

 

Bien que les émotions du chien soient prises en considération et respectées, « éduquer positivement » ne signifie pas accepter des comportements problématiques ou dangereux, ni le faire vivre sans cadre; cela consiste à lui apprendre à se comporter correctement sans brutalité physique ou psychologique, en favorisant les associations positives dans la tête du chien. Cela peut parfois être plus long, dans le cas d’une rééducation notamment, car les émotions négatives laissent parfois des traces profondes. En revanche, les résultats sont durables et la relation entre l’humain et son chien en est améliorée.

 

À titre d’exemple, vous souhaitez apprendre la marche en laisse à votre chien qui est à l’aise en extérieur; plusieurs stratégies peuvent être utilisées :

(1) le récompenser lorsqu'il ne tire pas : dès que la laisse est détendue, vous faites quelque chose qui lui fait plaisir comme le féliciter par la voix, lui donner un gâteau, jouer un petit moment avec lui ou le laisser renifler les odeurs (renforcement positif),

(2) Lorsqu'il tire vous tirez également d’un coup sec sur la laisse (punition positive), et lorsqu'il cesse de le faire vous cessez de lui faire mal (renforcement négatif),

(3) Lorsqu'il tire vous vous arrêtez, alors qu’il veut avancer (punition négative), et lorsqu'il cesse de tirer vous reprenez votre marche (renforcement positif).

Dans tous les cas, votre chien va préférer ne pas tirer, dans tous les cas la probabilité qu'il ne tire pas en laisse augmente. En revanche, seuls les propositions (1) et (3) sont en éducation positive, car elles reposent sur la motivation du chien à accomplir ce que l'on attend de lui, parce qu’il y trouve son intérêt ; c’est un accord « gagnant-gagnant » où chacun se préoccupe de l’intérêt de l’autre, tout autant que du sien propre.

 

Utiliser la méthode (2) présente un inconvénient majeur, absolument rédhibitoire en ce qui me concerne : abîmer la confiance que le chien place en vous. Il s’exécutera sans doute, mais il le fera par contrainte et/ou pour éviter une douleur (donc par peur), certainement pas avec joie et entrain. En outre, il existe une probabilité importante qu'apparaisse un autre comportement gênant qu’il adoptera pour éviter ce qui est désagréable (par exemple, ne plus revenir au rappel car la laisse est associée négativement).

 

Les techniques et stratégies développées et utilisées en éducation positive reposent sur les découvertes récentes en science du comportement animal ; les recherches menées depuis 20 ans concernant la cognition canine (autrement dit la manière dont le chien apprend), son comportement social naturel et son répertoire comportemental, sont en train de changer profondément la manière dont on le perçoit et l’éduque.

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